Miroir de la vision ancestrale du monde et dépôt de la mémoire collective universelle, le langage ne connaît pas l'abstraction: le premier savoir (du latin sapere) était celui de la saveur (du latin sapor), cognat du néerlandais sap 'jus' et de l'anglais sap 'sève'. La consolation allemande Trost que procure la foi islandaise trú, reflétée par la confiance anglaise trust en la vérité truth, remonte au germanique trewą 'arbre', d'où l'anglais tree 'arbre', cognat du slave drevo 'arbre; bois', d'où drevnost 'antiquité' et zdravie 'santé; salutation', ce qui – à la lumière de l'origine diurne du divin – élucide à la fois la trisémie du salut et la source de la consolation !