Ernest Renan à Marcellin Berthelot, 1863
[(...) máwdē-nō lʾālōhō háw dlēh mšāméš-nō mén āḅōhōṭi]
(...) Je rends grâces à Dieu, lequel je sers dès mes ancêtres
a2 Timothée 1:3
Diverses formes dérivées de ܫܰܡܶܫ [šāmeš] 'servir' abondent dans le texte du Nouveau Testament de la Peshitta, la traduction syriaque de la Bible, précédées, dans le texte de l'Ancien Testament hébreu, d'un aramaïsme singulier: יְשַׁמְּשׁוּנֵּ֔הּ [yšamšūneh] '(mille milliers) le servaient' (Daniel 7:10), l'unique occurrence dudit verbe dans l'intégralité de l'Ancien Testament. L'hébreu moderne est allé au-delà du concept araméen originel, l'usage de שימש [šiméš] 'servir' relevant exclusivement de l'ordre pratique:
.אנרגיה מהשמש משמשת שימושים רבים
[enérgia mehašémeš mešaméšet šimuším ravím]
L’énergie du Soleil sert à de nombreuses utilisations.
La triple consonance de l'énoncé ci-dessus n'est pas le fruit du hasard: d'une part, servir veut bien dire 'être utile' (d'où le réfléchi se servir 'utiliser'); d'autre, Notre Père aux cieux ne cesse de nous éveiller, du latin vigil 'attentif' (d'où vigilant), celui-ci de vigeo 'avoir de la force' (d'où vigueur), lui-même de vegeo 'animer' (d'où végétation), à la fois élucidant l'italien svegliare 'réveiller' et corroborant, hors de tout empirisme, la citation en haut de page.